1450 soldats français internés
27 soldats sont inhumés
9 noms de soldats mal orthographiés sur le monument ont été corrigés
Le nom et prénom d’un soldat qui étaient inversés ont été corrigés
1450 soldats français internés
27 soldats sont inhumés
9 noms de soldats mal orthographiés sur le monument ont été corrigés
Le nom et prénom d’un soldat qui étaient inversés ont été corrigés
90 soldats français internés
18 soldats sont inhumés
5 noms mal orthographiés sur le monument ont été corrigés
410 soldats français internés
3 soldats sont inhumés
2 noms mal orthographiés sur le monument ont été corrigés
380 soldats français internés
2 soldats sont inhumés
Les 2 noms mal orthographiés sur le monument ont été corrigés
500 soldats français internés
3 soldats sont inhumés
Le nom d’un soldat mal orthographié sur le monument a été corrigé
600 soldat français internés
4 soldats sont inhumés
Les noms de 2 soldats mal orthographiés sur le monument ont été corrigés
500 soldats français internés
5 soldats sont inhumés
2 noms de soldats mal orthographiés sur le monument ont été corrigés
1450 soldats français internés
30 soldats sont inhumés
26 sont morts à l’hôpital d’Aarau
4 soldats qui étaient internés et morts à Lenzburg ont été regroupés à Aarau
Informations sur les soldats français de l’armée Bourbaki décédés en Suisse en 1871 pendant leur internement
par Jean Paul Blanchard janvier 2021
Le 1er février 1871 une armée française commandée par le général Bourbaki demandait son internement en Suisse. Depuis le mois de janvier 1871 cette armée de 100 000 hommes luttait dans l’est de la France contre les divisions prussiennes des généraux von Werder et von Manteuffel.
De défaites en défaites cette armée française, formée à la hâte de jeunes conscrits, qui n’avaient aucune formation militaire, est encerclée dans Pontarlier (Doubs) qui pour ne pas étre prise, sollicite son internement à la Confédération suisse le 31 janvier 1871.
Un rapport du major Davall publié en 1873 par les autorités suisses, faisait état de différentes données sur cet internement, dont certaines ont pu être aujourd’hui améliorées et rectifiées, grâce à de nouvelles recherches dans les archives suisses et françaises.
Ce rapport cite environ 80 000 hommes internés, en fait ce sont 85 000 soldats qui ont été dispersés dans 225 villes réparties dans 22 cantons, seul le canton du Tessin en fut exempté à cause des difficultés d’accès en hiver. (sources, archives fédérales suisses)
Il est cité dans ce rapport suisse, que 1701 soldats français sont décédés de maladie pendant leurs trois mois d’internement, or ce sont 1788 actes de décès dont trois concernant des femmes, qui ont été transmis par les autorités suisses, à l’ambassade française de Berne (sources, archives de l’ambassade française à Berne et archives fédérales suisses)
Après dépouillement et vérification de ces actes de décès ce chiffre initial doit étre ramené à 1768 en tenant compte que certains de ces actes de décès ont été publiés en double. (Tous ces actes de décès sont déposés aux archives du Souvenir Français)
L’étude comparative de tous ces noms cités sur ces actes de décès suisses avec les enrôlements militaires français de l’époque fait apparaître de nombreuses erreurs de transcription sur les noms. (sources, archives militaires françaises) L’identité d’un grand nombre de soldats français déclarés tout d’abord inconnus a été retrouvée aux archives militaires françaises, grâce aux numéros de matricule et de régiments qui avaient pu être enregistrés à l’époque par les autorités suisses.
Toujours dans ce rapport du major Davall un état précis indique que dans 155 villes suisses des français sont décédés. (d’un à plusieurs centaines)
Lors de l’édification des monuments commémoratifs par les autorités civiles suisses, dans les années 1875-1895, à la mémoire des français décédés dans les différentes villes, de nombreuses erreurs de noms n’avaient pas pu être corrigées, faute de document officiel, beaucoup de ces inscriptions sont erronées, et certaines sont complètement fausses avec parmi celles-ci Schwarzenburg (Be) Sion (Vs) 3 soldats sont morts et les 2 noms inscrits sur la plaque commémorative sont faux, Colombier (Ne) 25 soldats sont morts et seulement 19 inscrits. Berne (9 soldats oubliés), Soleure (1 oublié), Schaffhausen (4 oubliés), Zurich (15 oubliés), Zoug (1 oublié), Hauterive (Fr) (3 oubliés), Belp (Be) (1 oublié) et encore bien d’autres. Certaines villes comme Lucerne ont cité deux fois le même soldat, Winterthur (Zh) a inscrit des soldats qui n’ont jamais existé.
Quelques communes suisses ont aussi communiqué ces dernières années que les tombes situées sur leur territoire avaient disparu, ( mettons à leur décharge qu’elles n’avaient aucun élément sur ces tombes anciennes) or d’après l’étude, que j’ai effectuée en Suisse, j’ai pu constater que la majorité existe toujours, certains monuments avaient été effectivement démantelés, mais les restes des corps avaient été regroupés dans d’autres sépultures. (sources, archives cantonales suisses)
Au jour de janvier 2020, 121 tombes françaises ont été retrouvées et répertoriées, seules une dizaine de sépultures sont en cours de recherches.
Les autorités suisses ont été fières d’avoir hébergé et aidé cette armée Bourbaki, et ont été toujours très respectueuses des tombes militaires françaises, qu’elles doivent bien souvent rénover elles-mêmes.
Entre 1897 et 1912 environ une trentaine de sépultures françaises ont été rénovées respectant en cela les directives du gouvernement français en date de 1896 (confirmées en 1922), mais malheureusement en retranscrivant les mêmes erreurs de noms, qui n’ont jamais été corrigées depuis.
En 1895 August Guldin natif du canton de Saint Gall a publié un recueil sur certain de ces monuments en recopiant lui aussi toutes ces erreurs de noms, qui ont été reprises et simplement recopiées dans d’autres publications récentes.
Le rapport du major Davall publié en 1873 est tout à fait remarquable par ses précisions sur l’action suisse envers les soldats français, mais le contexte de cette époque, la différence de langue, et le grand désordre qui régnait dans cette armée française, ne lui permettait pas d’avoir des renseignements fiables sur ces soldats français. Ces deux publications de Guldin et Davall ainsi que les noms inscrits sur les tombes ont donc été vérifiés, comparés et contrôlés entre les archives militaires françaises et suisses.
La liste complète de ces 1768 soldats français décédés en suisse en 1871, avec les noms rectifiés, les dates et lieux de naissance, les numéros de leurs régiments, les dates et lieux de décès en Suisse, ainsi que les photos de 121 tombes françaises (le Souvenir Français en Suisse en recense à peine 60 ) est maintenant terminée, en prenant en compte que certaines sépultures où un seul soldat français avait été inhumé, avaient été regroupées en 1871 par les autorités suisses; Cette liste sera communiquée aux archives fédérales suisses. Une liste nominative d’environ 60 000 soldats français internés dans toute la Suisse entre février et avril 1871 existe déjà à Berne.
Un ordre de marche précis des 4 corps d’armées (15e, 18e, 20e, et 24e,) a été établi d’après les registres militaires français.
Cette armée française internée en Suisse était composée de régiments de l’armée régulière, mais aussi en grande partie de régiments de gardes mobiles levés dans différents départements, afin de combler les pertes occasionnées par les défaites précédentes. Ces gardes mobiles étaient enrôlés seulement pour la durée de la guerre et se retrouvèrent donc libres de leurs engagements militaires, sans qu’ils soient considérés comme déserteurs, à compter du 1er février 1871, date de l’armistice conclu entre la France et la Prusse. (ce que savaient parfaitement les autorités suisses)
Aussi pour tous ces gardes mobiles, qui avaient une spécialité dans un travail précis, boulangers, charrons, menuisiers, et autres, incitèrent les autorités suisses à accepter les demandes de certains d’entre eux qui souhaitaient rester sur le territoire suisse. (les autorités militaires françaises ont pu établir en 1874 qu’environ 800 gardes mobiles avaient « oublié » de rentrer en France)
Plusieurs de ces gardes mobiles qui étaient toujours bien vivants en Suisse, mais n’étaient pas rentrés dans leurs villes d’origines en France furent déclarés morts ou disparus, et inscrits sur des monuments aux morts en France ! Joigny et Toucy (Yonne), Epinal (Vosges), Ruffec (Charente), et bien d’autres.
Dans un canton alémanique il existe encore une boulangerie crée par un ancien garde mobile français, et beaucoup d’autres ont fondé des familles sur place.
Jean Paul Blanchard